Phantom Hourglass marque le début d’une nouvelle ère pour notre saga préférée puisqu’il s’agit du tout premier Zelda en 3 Dimensions sur console portable. Le jeu est sorti en 2007 sur Nintendo DS et son scénario démarre très exactement là où s’est arrêté The Wind Waker sorti sur Game Cube quelques années auparavant. Et c’est 13 ans plus tard, que je vous propose de (re)découvrir ce petit épisode à travers sa portabilité récente sur Wii U.

Graphismes

Après la sortie de The Wind Waker sur Game Cube en 2002-2003 et la division qu’a provoqué chez les fans le choix de l’univers et du style graphique très coloré de cet épisode, Nintendo a fait le choix de créer un embranchement dans la saga et de poursuivre les aventures du Héros du Vent non pas sur console de salon, mais sur sa petite dernière, la Nintendo DS. De ce fait, nous avons pris plaisir à retrouver dès les premières secondes passées sur The legend of Zelda: Phantom Hourglass notre joyeuse bande de pirate qui accompagne le jeune Link vers de nouvelles aventures, voguant sur la grande mer bleue qui s’étend à perte de vue, le tout dans un style « cartoon » toujours aussi agréable à l’œil.

Le jeu est en effet mignon tout plein. Du début à la fin, énormément d’éléments graphiques (du décor, aux objets, en passant par les boîtes aux lettres, les ennemis, les effets d’explosion ou de coups d’épée, jusqu’au style des menus) rappellent The Wind Waker, et en cela le contrat est entièrement rempli. Les personnages que vous rencontrerez sont charismatiques, et les quelques fanfarons dont la personnalité a été pensée pour irriter le joueur… …vous irriteront réellement (#Linebeck).  Mention spéciale à quelques paysages inédits par rapport à The Wind Waker : des peuplades absentes de ce dernier épisode, voire des peuplades inédites dans l’univers de Zelda tel qu’un tout nouveau peuple de glace ressemblant à des esquimaux que vous aurez le plaisir de rencontrer. Enfin, le peu de cinématiques dont nous profitons sont relativement simples mais efficaces : des jolis écrans d’illustration avec la narration écrite en toutes lettres.

En 2003, le jeu était une prouesse graphique du fait qu’il était le tout premier Zelda en 3D sorti sur une console portable. En le découvrant 17 ans plus tard, on ne peut s’empêcher de penser que graphiquement, ce Zelda a vieilli. Comparé à ce que nous ont proposé des épisodes plus récents, les paysages font un peu légers et l’aliasing un peu trop présent (certainement un effet du portage sur les écrans HD que nous avons aujourd’hui). Mais bon, là encore rien de rédhibitoire, ce Zelda reste très plaisant graphiquement tout de même.

Musiques

La bande son de ce Zelda présente un peu les mêmes points forts et points faibles que les graphismes.

On est rarement déçus d’une bande son Zelda, et cet épisode ne déroge pas à la règle ! Tout d’abord pour ce qui est des musiques, Phantom Hourglass mêlera des thèmes célèbres repris d’épisodes plus anciens avec des musiques inédites tout aussi sympathiques et qui vont vite vous rentrer dans la tête. Mention spéciale pour le thème principal du jeu, le thème de la mer, coup de cœur ici à la rédaction de Zeldaforce, qui est une réadaptation de son homologue de The Wind Waker, et qui n’a pas manqué de nous donner le sourire dès l’écran titre du jeu. Côté bruitages : sonneries de victoires lorsque vous résoudrez une énigme ou que vous ouvrirez un coffre, cris de Link à chaque coup d’épée, bruits d’apparition et disparition d’un ennemi, « boum » lorsqu’une bombe explose… Pas de doute, nous sommes bien en train de jouer à un Zelda !

Pour les bémols, s’il fallait en mentionner un, il s’agirait (à nouveau) d’un petit manque de diversité dans les thèmes entendus. Au final, entre le thème de la mer, le thème du monde extérieur (lorsque vous visiterez les îles), celui d’intérieur (maison ou donjon) et celui des boss, vous avez globalement fait le tour de la bande son qui vous accompagnera tout au long du jeu. Encore une fois, cela est à associer plus directement aux limitations de l’époque sur la console plutôt qu’à un manque d’investissement des développeurs, et cela ne vous empêchera clairement pas d’apprécier pleinement vos balades en mer, bien au contraire.

Scénario

Le jeu démarre très exactement là où The Wind Waker s’est arrêté. A bord du bateau pirate de Tetra, vous avez levé l’ancre en direction de nouvelles aventures. Mais un jour votre navire se perd dans le brouillard, et tombe nez-à-nez avec ce qui semble être un vaisseau fantôme. Tetra se retrouve alors aspirée par celui-ci et disparaît de votre vue. En tentant de la sauver, vous manquez de vous noyer, et vous vous réveillez quelques heures plus tard, échoué sur une île inconnue. C’est là que votre aventure commence.

La trame principale de cet épisode s’inscrit donc dans une histoire « annexe » à celle du royaume d’Hyrule à laquelle nous sommes habitués, un peu à la manière des épisodes Link’s Awakening et Majora’s Mask pour ne citer qu’eux, et met au cœur de l’intrigue un élément qui était anodin dans The Wind Waker, à savoir le vaisseau fantôme. Encore une fois nous sommes bien dans un Zelda, le plan de cet épisode est très similaire à celui auquel on est habitué (première quête, rebondissement, nouvelle quête, etc.) néanmoins l’aventure étant totalement nouvelle, il s’agit d’une histoire que nous prendrons plaisir à découvrir du début à la fin, avec son lot de nouveaux personnages. Votre aventure sera sans grande surprise ponctuée de donjons que vous devrez parcourir pour avancer sur les traces du mystérieux « roi des mers ».

Nouveauté de taille tout de même : le scénario laisse place à un donjon principal qui sera votre fil conducteur dans l’aventure et que vous reviendrez explorer à de nombreuses reprises avant d’en voir le bout. Mais nous détaillerons tout cela dans le chapitre qui suit.

Gameplay

L’arrivée d’un Zelda sur Nintendo DS laissait espérer un grand lot de nouveautés au niveau du gameplay, et nous n’avons pas été déçus !

En effet, cet épisode exploite pleinement (et c’est sans exagérer) les capacités de la Nintendo DS. Commençons tout d’abord par la prise en main du jeu. Vous vous appuierez sur les deux écrans pour progresser dans votre aventure : de manière générale l’écran du haut servira à afficher la carte du jeu, sur laquelle vous pourrez à tout moment griffonner avec votre stylet toute sorte de prise de notes pour ne pas oublier tel ou tel indice ou tel ou tel coffre, tandis que l’écran du bas affichera l’environnement dans lequel Link évolue. Et pour piloter Link… Sachez que tout se fait via l’écran tactile ! Fini l’utilisation des croix directionnelles ou des joysticks, dans cet épisode il vous suffira de pointer avec votre stylet la position où Link doit se rendre pour le faire se déplacer, ou de cliquer sur les objets, personnages ou ennemis avec lesquels interagir pour déclencher les actions attendues (« lire », « parler », « ramasser », « lancer », « attaquer »…). Une prise de contrôle totalement inédite dans un Zelda et qui est très plaisante à expérimenter ! …Mais qui révèlera assez vite quelques défauts. Si le fun est bien présent, ne nous mentons pas, faire des combats à l’épée tout au stylet n’est pas ce qu’il y a de plus aisé, et il ne sera pas rare de perdre facilement des cœurs à cause de coups mal placés ou d’esquives manquées.

Mais ce n’est pas tout, le jeu s’appuie aussi sur votre capacité à tracer des trajets sur l’écran de la console, pour diriger votre bateau ou définir la trajectoire de votre boomerang par exemple, ainsi que sur l’utilisation du micro pour souffler sur des flammes ou crier aussi fort que vous le pourrez pour étourdir des ennemis. Sachez que même la capacité de déplier et replier les deux écrans de la console est exploitée dans ce jeu ! (Ce qui n’a pas manqué de nous laisser de marbre face à une énigme lorsque nous l’avons testé dans sa version Wii U… :-))

Autre capacité amusante de cet épisode : le fait de pouvoir personnaliser à volonté votre bateau avec toute sorte d’équipements. Vous pourrez également vous arrêter en pleine mer pour récupérer des trésors enfouis dans les fonds marins, ou bien pécher des poissons, le tout à travers des minis-jeux très amusants. Car oui, les cartes au trésor sont de retour, et pour le coup elles s’intègrent très bien à l’esprit de ce jeu.

Pour ce qui est de la progression dans le jeu, Phantom Hourglass reprend les canons de la plupart des Zelda : une série d’îles et de donjons à parcourir. Pour progresser il vous faudra résoudre des énigmes pour trouver des trésors qui renferment des clés ou bien des nouveaux objets pour votre inventaire. Cependant, une nouveauté majeure fait son apparition dans cet épisode : le « temple du roi des mers », un donjon extrêmement long dans lequel vous reviendrez à plusieurs reprises tout au long du jeu avant de pouvoir en voir le bout. Le donjon prend la forme d’une énorme partie de cache-cache où vous devrez progresser sans vous faire repérer par les ennemis, le tout en temps limité. Une nouveauté forte appréciable dans ce Zelda, bien qu’elle s’accompagne de ce qui est notre plus gros regret dans ce jeu : vous devrez sans cesse faire, refaire et re-refaire les mêmes passages du donjon à chaque fois que vous y reviendrez (sans compter les fois où vous perdrez et que vous devrez aussi recommencer du début), ce qui a généré chez nous un certain sentiment de lassitude une fois arrivé assez loin dans le jeu.

Conclusion

Phantom Hourglass est un épisode tout mignon et très agréable à parcourir. Il nous replonge dans l’univers de The Wind Waker et son immense océan (bien que le nombre d’îles à visiter y soit clairement plus petit). Le jeu a un gameplay très bien pensé, plaisant à découvrir et nous régale de surprise en surprise. Il n’y a pas deux énigmes qui se ressemblent, et le challenge est correctement dosé : le jeu est suffisamment long pour être apprécié, ni trop dur pour ne pas lasser les joueurs qui voudraient le parcourir en un temps raisonnable, et ni trop facile pour autant. Certaines énigmes vous donneront pas mal de fil à retordre avant que vous n’arriviez à les résoudre. Bref, Phantom Hourglass, un Zelda qui vaut le détour, sans aucun doute.

13/20

Notes

Globale

12.5/20
Rédaction

13/20
Membres

12/20
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